Histoire d'un lieu
- Salles de sport à Séné
- Le café rue de la Fontaine
- La Place de l'Eglise
- Mini-club, toute une époque!
- Place de Cofornic
- Aux origines de la Salle des Fêtes
- Création de la Place Floresti
- De la Rue Principale à la Place de la Mairie
- Cimetière : visite guidée
- AVLEJ Mousterian (Montsarac)
- La ferme de Villeneuve
- Du Centre International de Séjour à l'UCPA
- Tour de Tenero, par Jacques de CERTAINES
Olivier Séry [1906-2000], le peintre du vent (*)
Le tableau : Passage de Saint Armel hst 50 x 61 cm
Le peintre est à la cale du Passage côté Séné et peint la rivière Saint Léonard qui sépare les deux communes litorales. A l'horizon, les pignons des maisons de Saint-Armel. Au premier plan, un pêcheur de Séné profite de la marée basse pour entretenir son bateau. Sur la cale un autre marin.
Biographie :
Le peintre Olivier SERY nait le 18 septembre 1906 au Havre (1). Son père, Jules Séry est courtier en cafés, sa mère Augustine Beuriot.
Jeune il démontre rapidement des aptitudes pour le dessin, et il est encouragé par son professeur de dessin au lycée. Il se forme également auprès du peintre Léon Lecourt. Il est élève à l’école des Beaux-Arts du Havre. Il se forme également auprès du peintre Léon Launay en cours du soir.
Après sa formation, il travaille dans le commerce du café puis ouvre une brûlerie à Dragey (50) après son mariage en octobre 1929 avec Marcelle Briant (1), fille de commerçants havrais. Il poursuit néanmoins la peinture.
Sa rencontre avec le peintre Jacques Simon (1875-1965) sera déterminante. Il le considère comme son maitre et ami pendant l’Occupation. Convaincu par son talent, Jacques Simon va le soutenir pour intégrer la Société des Artistes Français en 1952. Il présentera cette année-là son tableau La Bourrasque (2) peint à Bacilly (50), où il s’est installé à partir de 1945. Ce tableau lui lance officiellement sa carrière artistique et contribuera à sa réputation de peintre du vent et des paysages pluvieux.
Désormais, il expose régulièrement au Salon des Artistes Français, au Salon d’Hiver et dans les galeries parisiennes.
En 1955, il quitte Genêts pour Mantes, puis s’installe au Havre en 1958. Il se remarie en jillet 1963 avec Nelly Launay [1918-2020] (1), la belle-fille du peintre Léon Launay.
Il expose à l’atelier Hervieux, et après ce succès, Olivier Séry expose régulièrement dans les galeries havraises puis normandes (Avranches, Granville, Ouistreham…) et françaises (Valenciennes, Dinard, où il passe ses vacances depuis 1947…). Il reçoit des prix.
Sa carrière prend une tournure internationale. En 1974, il s’installe à la Vicomté-sur-Rance (22). Proche de Dinan, cette ville lui décerne également des prix. Il décède au Vicomté sur Rance le 24 février 2000.
1-acte de naissance et mentions marginales.
2-La peinture La Bourrasque est bien conservée au Musée d’Art et d’Histoire d’Avranches où elle est actuellement exposée dans le parcours permanent. Elle est également intitulée Ecoliers sous la pluie. Don de Nelly Séry autour de 2009.
3-Le musée conserve un autre tableau d’Olivier Séry, Avranches depuis Marcey, acheté en 2006 auprès de Joël BOUDANT.
(*) appellation au crédit de Joël Boudant, auteur de "Olivier Séry, le peintre du vent".
Autres oeuvres :
La bourrasque hst 61 x 73 cm, Musée de Avranche.
Saint-Cado, Morbihan hst 50 x 61 cm
Bateau à marée basse, hst, 46 x 38 cm, photo Proantic.
Raoul DECKER (1912-1997)
Le tableau :
Biographie :
Durant sa vie active il était photographe d'art puis progressivement il s'est spécialisé dans l'aquarelle dont il est devenu un peintre de talent et reconnu. Il peint essentiellement des marines et les rivages du Golfe du Morbihan sont son lieu de prédilection.
Raoul Decker voit le jour le 4 novembre 1912 (1). La famille Decker, bien connue à Vannes, réside au 10 rue du Mené. Il n'est autre que le fils de Charles-Francis-Théodore DECKER 1885-1975] , photographe, maire de Vannes de 1945 à 1965, conseiller général du Morbihan de 1951 à 1970. Sa mère, Georgette-Marie-Joséphine CARDINAL 1883-1965) est la fille du photographe et éditeur de cartes postales, Gaston Marie Auguste Cardinal.
Il suit sa scolarité Ecole Saint-Joseph de Vannes et obtient son certificat d'étude en 1926 (1). Dès l'âge de 13 ans il manifeste un don pour la peinture. Il renonce à entrer à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes pour réprendre l'atelier de photograpohie de ses parents. Il se marie en septembre 1938 (2) avec Geneviève Raimbault. Les deux époux sont photographes. Ils auront 5 enfants. A la Libération, il participe à la collecte en vue d'ériger le monument aux morts (3). Dans les années 1950, il est membre de la Société Polymatique du Morbihan. (4) Un carton collé au dos d'un tableau, liste l'ensemble des salons auquel l'aquarelliste a participé. Il permet de dater ses débuts comme peintre vers 1975, date de son départ en retraite après une vie professionnele consacrée à la phjotographie.
Raoul Decker décède à Vannes en juillet 1997.
Nécrologie :
Raoul Décker, autodidacte, exécuta ses premières expériences de peinture à l'huile à l'âge de 13 ans. Ses débuts prometteurs lui permettaient d'envisager de mettre davantage en valeur ses dons pour les arts graphiques. Il dut cependant abandonner son rêve d'entrer à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes pour aborder la vie active aux côtés de son père, photographe à Vannes, dont il prit la suite en tant que portraitiste. Raoul Décker continua cependant à cultiver ses dons de dessinateur et de coloriste et produisit des gouaches et des peintures à l'huile qu'il offrait à ses proches. A sa retraite, en 1975, sa modestie naturelle fut vaincue par des critiques d'art qui l'encouragèrent à faire connaître son œuvre d'aquarelliste à un public plus large.
Il recevait déjà dans son atelier nombre d'amateurs amoureux du Golfe du Morbihan. En effet, même s'il s'intéressait aux paysages parfois plus sauvages d'autres rivages bretons, c'est la douce lumière du Golfe qui entretenait d'abord son inspiration. Il avait une prédilection pour les éclairages changeant des matins clames et des couchants et excellait dans le rendu des brumes qu'il traitait en grisailles subtiles et transparentes. Il savait rendre l'exacte harmonie du passage du ciel à la mer et traduire sur le papier l'atmosphère, la troisième dimension du Golfe.
A la demande des admirateurs de ses aquarelles, c'est à l'Ile-aux-Moines, qu'était organisée plusieurs années de suite, le 15 août, une exposition à l'issue de laquelle la totalité des œuvres exposées se retrouvaient accrochées à des murs aux quatre coins de France et d'ailleurs.
Sa notoriété due au "bouche à oreille" lui suffisait car elle lui occasionnait un flot continuel de visites à son atelier. Il ne recherchait pas la publicité des galeries même si, à la demande de certaines, il consentait parfois à leur confier des œuvres. Il affectionnait plutôt la participation à des expositions de groupes - en France ou à l'étranger - qui lui permettait de se situer par rapport aux aquarellistes en renom. Il y obtint ainsi de nombreuses distinctions qu'il se bornait à relever sur des bristols apposés au verso de ses œuvres;
Depuis sa disparition, son œuvre d'aquarelliste, aussi confidentielle qu'elle fût, continue de recueillir, presque malgré lui, la reconnaissance qu'elle mérite tant auprès d'une foule d'amoureux du Golfe que de nombreux amateurs éclairés.
1- base geneanet
2-Le Nouvelliste de Vannes aout_1926
3-La Liberté du Morbihan 14-7/1945
4-Bulletin 1951-52 Société Polymathique.
Parcours professionnel en tant que peintre-aquarelliste
Autres oeuvres :
DAOUDAL José né en 1954.
Le tableau :
Biographie
José DAOUDAL est né en 1954 et est devenu artiste peintre paysagiste en commençant par peindre à l’huile à l’âge de 20 ans
C’est dans son Finistère qu’il a dès son enfance ses premiers contacts avec la peinture dans l’atelier du peintre concarnois RAVALLEC où il vient le vendredi, jour de marché respirer les effluves de l’essence de térébenthine en regardant le maître au travail derrière son chevalet.
Plus tard, à l’adolescence, il découvre à Pont Aven les paysagistes SAVIGNY, COULIOU et bien d’autres qui le motivent à travailler en plein air.
Lors d’une de ses premières expositions, il rencontre le peintre TOFFOLI qui l’encourage et le conseille.
Après avoir pratiqué à l’huile et à l’aquarelle, c’est la révélation du pastel en découvrant lors d’une exposition, le magnifique travail du peintre de la marine et sculpteur Jacques COQUILLAY ; c’est alors décidé , il sera lui-même pastelliste.
Ses premiers tableaux en plein air lui confirment l’attrait pour cette technique qui lui permet d’accrocher rapidement la fugacité de la lumière. Pendant plusieurs années, il pastellise les lumières de la Bretagne et s'installe en 2003 dans la presqu'île de Rhuys où il peint, son chevalet planté en pleine nature quelle que soit la saison.
Il rencontre ensuite le maître Pastelliste CHRIS avec qui il travaille la nature morte et bénéficie de ses conseils.
Le succès est au rendez-vous lors de ses expositions où il remporte de nombreux prix régionaux et nationaux. Ses pastels sont aujourd’hui accrochés par de nombreux collectionneurs français et étrangers.
En octobre 2019 lors d'un reportage pour le magazine Pratique des Arts,( n° 149) , il redémarre à l'huile en plein air avec son ami artiste peintre Xavier Kosmalski après plus de vingt ans d'interruption.
José DAOUDAL participe à de nombreux salons et expose en permanence dans plusieurs galeries :
Sarzeau, Quiberon, Vannes, Laval et dans son atelier de Penvins.
José DAOUDAL est Académicien GRECI MARINO section Arts et Sociétaire de la FONDATION TAYLOR.
Autres oeuvres :
Marc ETIEN nait à Paris en 1956.
Le tableau : Une yole à Moustérian hst 92x65cm – 2014 - Photo: Etien
Biographie :
Marc Etien est né à Paris en 1956. Il reçoit une formation en électronique et travaille chez Thompson puis à la RATP.
Passionné dès l’enfance par le dessin, Il découvre la peinture en autodidacte durant ses vacances. Il peint son premier tableau en 1990. L’année suivante, il expose pour la première fois. Il vend alors deux œuvres, ce qui le pousse à persévérer.
Il poursuit cependant son activité professionnelle jusqu’à sa retraite en 2011. Il aménage alors un atelier dans une maison du village de Gornevèze à Séné. Il peut désormais se consacrer à son art.
Marc Etien s’inspire de photographies qu’il prend lui-même. Il les sélectionne, les recadre, les retravaille Il peut ainsi accorder un soin particulier à ses compositions. Préférant peindre en atelier, l’artiste dessine tout d’abord à même la toile, puis pose la couleur. Il commence le plus généralement par le ciel qui donne la tonalité d’ensemble.
Marc Etien a retenu la leçon des impressionnistes. Comme eux, il maitrise l’art du plein air. Comme eux, il sait retranscrire la vague, le ressac, les reflets, le miroitement et l’écoulement des eaux. Dans la plupart de ses toiles, la mer rencontre la terre.
C’est le lien ténu, le chevauchement, le dialogue muet entre ces deux éléments qui le captive. Dans cet entre-deux, l’eau et l’air circulent. C’est un sujet. A vrai dire, une multitude de sujets pour l’artiste.
C’est pourquoi Marc Etien aime tout naturellement les îles : Belle île en mer (le Phare de Sauzon, le port du Palais), Tudy, Boëdic, l’île aux moines (Port Miquel)
Le peintre à la recherche constante de sujets parcourt aussi le golfe du Morbihan : Séné, Port Anna, Saint Goustan (Auray), Santec.
D’autres sites l’attirent : Roscoff, Le Pouliguen, La Baule, Pornichet, Arradon (La Tour Saint-Vincent), Concarneau, Lizio, Arzon, Port Navalo, Lamor Baden, La Baule, Josselin, Sarzeau.
Les rues piétonnes de Vannes, Le chenal du port de Vannes, La Gacilly, Auray (rue du château) les scènes de marché sont d’autres sujets d’élection. Sans oublier des portraits de musiciens. Sons et couleurs se répondent alors. Synesthésie franche et heureuse.
Marc Etien a incontestablement le souci de l’observation réaliste de la nature. Il est à son service. L’homme vit en communion avec elle. Les activités humaines : la pêche aux coques, le tannage des voiles rouges et plus encore les bateaux de plaisance et de pêche, les yoles, les sinagots toutes voiles déployées, le proclament avec vigueur.
Bibliographie
« Marc Etien, un réalisme allusif », Pratique des Arts, n° 140, spécial huile, n° 8, 2018.
« Marc Etien, Démo au fil de l’eau », Pratique des Arts, n° 148, spécial huile n°16, 2019.
« Balade au Pouliguen », Pratique des Arts n° 153, spécial huile n° 21, 2020.
« Peinture chez soi, peinture de soi », Pratique des Arts n°156, spécial huile n°24, 2021.
« Dans le golfe du Morbihan avec Marc Etien », Pratique des Arts n° 159, spécial huile, n° 27, 2021.
Illustrations :
Retour du Golfe hst, 50x73cm – 2019 -Photo: Etien
Un matin à Port-Anna, hst 81x60cm – 2014 - Photo: Etien
Jean Yves Mayeux 1945-2007
Le tableau : la cale du Passage à Montsarrac, Séné.
Biographie :
Jean Yves MAYEUX nait le 9/10/1945 à Bricquebec.Il décède à Quiberon en 2007.
A sa naissance, la famille est installée près de Cherbourg. Il fait ses études au lycée puis il monte à Paris où il fait les Beaux-Arts.Il reçoit le prix de la Ville de Rennes.
Il travaille comme vendeur de voitures chez Mercedes Benz sur Paris. Il vend des voitures de luxe. Il épouse sa femme qui sera comptable à Rennes
A partir de 1976 il revient en Bretagne. Il s’installe sur Séné 1 ou 2 ans. Il travaille dans les concessions d’huitres. Vit à Séné au bourg. Puis il s’installe à Quiberon.
A partir de 1980, grâce à la rencontre d’un mécène la Galerie Rosenthal à Paris qui lui achète des tableaux et il peut vivre de sa peinture. Il expose Boulevard Hausmann.
Il expose en mars 1986 à la Galerie de Marie Laure Leduc, Cour des Antiquaires faubourg St-Honoré Paris
Il ouvre une galerie d’abord à Port Haliguen puis à Port Maria. Il peint essentiellement des marines.
Il divorce en 1985 de son épouse dont il a eu 2 filles, Bérangère 1976 et Stéphanie 1966.
Décès prématuré de son ex-épouse. De sa nouvelle compagne il aura Emilienne. Il décède à Quiberon et ses cendres sont dispersées au large de Houat, d’où était originaire sa mère née Le Fur.
Autres oeuvres :
Jean Yves MAYEUX, Maison au bord de mer hst 23 x 32 cm
Jean Yves MAYEUX Bateau à marée basse 24 x 19 cm
Mayeux-creperie-vieux-port-1997
Jean MAREC [1901 - 1972], entre côtes bretonnes et corses
Le tableau : Vue de bord de mer en Bretagne vers 1940. Aquarelle et gouache sur papier 25 x 17 cm, non signée.
Les Sinagots n'ont pas eu le financement pour terminer le clocher telde leur église tel qu'il fut dessiné par l'architecte Deperthes. Ainsi, leur clocher est-il assez particulier et permet identifier des photos oudes illsutrations ou des tableaux. Ici, le peintre Marec posté sur Rosvellec a peint sur cette aquarelle le bourg de Séné à marée haute et son fier clocher.
Biographie :
La vie et le parcours de peintre de Jean Marec est très peu documenté. Il est né à Brest le 13 février 1901, son père est caissier à la Banque Populaire. Il se marie à Auray le 13 février 1921 avec Yvonne Wolff. On en sait où et comment il apprend la peinture. Il se remarie le 25 septembre 1953 à Angers avec Jeannine Grossain. Le couple part s'établir en Corse près de Cargèse. Il décède à Piana le 11 février 1972.
Article de La Liberté du Morbihan du 11 octobre 1949:
Jean Marec A la Rôtisserie
EXPOSTION Jean MAREC
La Rôtisserie qui, dès la Libération, prit l'initiative des exposition de peinture, offre une très intéressante sélection des toiles du peintre brestois Jean Marec, qui est Morbihannais par Mme Marec, Alréenne et déjà un peu Lorientais par l'accueil sympathique que Lorient a, récemment encore, eu l'occasion de faire à ses œuvres, particulièrement appréciées des mateurs, aimant à retrouver le pittoresque et les grâces de notre Bretagne.
C'est en effet, notre pays armoricain que se plait à parcourir l'artiste. Il promène son chevalet du nord au sud aux aguets de plus chatoyants coloris que sa palette restitue avec une crâne franchise. Les caprices du ciel breton qui contraste, d'une façon si inattendue, le reflet des eaux et la teinte des feuillages font ses délices. Au risque de chopqueril les traduit gaillardement sans toutefois les trahir par cet excès de fougue, auquel certains s'abandonnent, et qui rend souvent méconnaissable pour l'œil moyen ce qui s'affirme à la vision exaltée du peintre. Les sujets de Jean Marec sont délicatmeent choisis. Harmonisant leur … subtilement calculés ils donnent une impression apaisante et agréable d'équilibre. Le jeu des couleurs, opposant les ressources infines de l'ombre et de la sincérité du dessin.
En faisant le tour des toiles de Jean Marec, nous voyageons de la Côte d'Emeraude au Golfe du Morbihan; nous fasions escale à Concarneau, à Douëlan et à Saint-Goustan, et nous allons faire un pélerinage à la chapelle de Saint-Cado et à ses grands chênes druidiques dont l'ample chevelure vert-or se découpe magnifiquement, en relief, sur une petite anse ensoleillée.
On goûtera très vivement plusieurs visages de Port-Louis, et en premier lieu peut-être, celui, vu de Kerzo, qui nous a paru fort original.
Pont-Scorff se trouve exprimé dans toute la hardiesse d'un premier contact enthousiaste.
Nous pensons que les goëmoniers, évoqués avec justesse sous d'immenses ciels clairs et au milieu du bouillonnement d'un flux laiteux, auront un très vif et très mérité succès.
La mer semble d'ailleurs ne pas manquer d'attrait pour Jean Marec. il juche à la crête des vagues des thoniers triomphant, que les marins saluent d'éloges autorisés. Du grand large le peintre vient, comme les mouettes, chercher refuge contre la tempête, vers l'Île aux Moines, perle, enveloppée de transparence, voire même, vers les lavoirs accroupis au pied des remparts de Vannes et qui ont déjà retenu tant de générations de peintres.
Autres oeuvres :
ALBERT LYNCH 1860-1950
Le tableau :
Il comporte une dédicace : à madame Brindeau, en souvenir de Conleau et de l'arrivée de la guerre 1916. 48 x 58 cm.
On reconnait le goulet de Conleau entre Arradon et Séné à marée basse. Côté Arradon, nous sommes sur la pointe de Moréac; le peintre figure des pins dont un qui se dresse mort, presque sans branche. Côté Bellevue en Séné, on reconnait le mur de soutènement. Le peintre ignore la maison Rose, dont on devine la cale et la chapelle de l'île de Boëdic, masquée par le pin. Un pêcheur ou un passeur est au pied de sa barque.
Biographie :
Artcile rédigé en partant d'une page dec wikipedia enrichie et illustrée à partir de 2 sites catherinelarosepoesiearte et Artnet. Lire aussi l'articl een pdf ci-joint.
Alberto Fernando Lynch [1860-1950] est né le 26 décembre 1860 à Gleiweiter, Landau, Rhénanie Palatinat. Son père, Diego né le 7/11/1812 à Chachapoyas au Pérou, épouse à New York le 9 mai 1952, Adèle Koeffler.(1)
À l'âge de 21 ans, Albert commence à étudier la peinture à Paris, à l’École des Beaux-Arts. Au décès de son père à Asnières, le 7/12/1882, il déclare la profession de peintre (2). La famille réside rue Saint-Augustin dans cette ville. Parmi ses professeurs figurent Gabriel Ferrier, Henri Lehmann et Jules Achille Noël : ses expositions au Salon de Paris en 1890 et 1892 connaissent un grand succès.
En 1895, il vit à Paris, au 147 avenue de Villiers. Il épouse le 26 octobre 1896 (3) dans la capitale, Marie Bacouël née le 4 juin 1966 à Brunvillers la Motte départements de l’Oise (4).
Pour de nombreux inventeurs, artistes et écrivains, l'exposition universelle de 1900 a été le tremplin de leur carrière par excellence. Albert Lynch a reçu la médaille d'or.
Il peint à l'aquarelle, au pastel et à la gouache, parfois à l'huile. Comme aucun autre peintre de son temps, Lynch a dépeint l'insouciance et l'élégance de la Belle Epoque. Il avait l'habitude de dépeindre des dames chics individuelles ou des groupes entiers de dames. Ses œuvres témoignent d'un bon sens du détail. Lynch était passé maître dans l'art de capter les humeurs personnelles de ceux qu'il représentait.
Albert Lynch est un artiste du bel âge et de l'art nouveau. Les préraphaélites, en particulier Edward Burne-Jones, ont eu une grande influence sur son travail.
L'objet de prédilection des peintures de l'artiste était des femmes belles et raffinées de son temps. Le modèle de beaucoup de ses œuvres était sa femme.
« En écrivant la toile, j'ai utilisé le plus souvent le pastel, la gouache et l'aquarelle ».
En raison de ses réalisations exceptionnelles en tant que peintre, il a été consulté par des écrivains célèbres de son époque en tant qu'illustrateur de livres. Parmi eux, Alexandre Dumas (La Dame aux camélias), Henry Becque (La Parisienne) et Honoré de Balzac (Père Goriot).
En 1906, il demeure à Amboise (Indre-et-Loire), quai Charles Guinot (6).
Ses tableaux sont d'importants témoins contemporains de la Belle Epoque. Ils constituent un bon investissement et mettent en valeur chaque pièce, qu'elle soit moderne ou traditionnelle. Certaines de ses œuvres sont en couleurs vives. Pendant cette période, il peint principalement en couleurs sourdes.
Pendant la première guerre mondiale, il prend l’habitude de passer quelques mois à Vannes (5). En 1916, il peint « En souvenir de Conleau », aquarelle dédicacée au nom de la comédienne Jeanne Brindeau, sœur du peintre orientaliste Louis Brindeau.
Albert Lynch était un véritable maître dans la représentation des dames de cette époque. Les illustrations de ses livres sont parmi les meilleures de l'époque. Plus les auteurs sont célèbres, plus l'illustrateur est célèbre. Cela s'applique également à Albert Lynch. Les livres de Balzac et de Dumas, en particulier, étaient encore très populaires de leur vivant. Ces illustrations ont naturellement apporté à Lynch une plus grande renommée en tant que peintre. Mais Lynch reçoit toujours des commandes de portraits de femmes. Ses photos ne sont pas des Degas ou des Da Vinci, mais elles sont souvent achetées par des acheteurs renommés pour les salons, les salles de réception et les salles de séjour de la haute société.
A la fin de sa vie, il s’établit à Monaco, au n°1 avenue de la Gare (devenue depuis avenue Prince Pierre). Il décède dans la principauté en 1950 et son épouse le 3 janvier 1953 (4). Le couple ne semble pas avoir eu d’enfant.
1-source geneanet
2-acte de décès ville Asnières
3-acte de mariage
4-acte de naissance
5-article de presse La Gaulois
6-Dénombrement 1906 ville d'Amboise.
Edmond Daynes est un artiste peintre français né le 6 juillet 1895 dans le 5e arrondissement de Paris et mort le 19 septembre 1986 à Compiègne.
Le tableau : Grand rue à Séné, Huile sur isorel signée en bas à gauche 33.5 x 41 cm
Le peintre a figuré la "grand rue" de Séné, aujourd'hui rue des écoles. Au dernier plan, le clocher de l'église Saint-Patern et la rosace de son abside. Au fond de la rue, la maison à l'angle, ancienne maison du forgeron Dauber, dont on voit le pignon sans fenêtre. Elle sera détruite lors de la création de la place Floresti.
Biographie :
Edmond Jean Pierre Daynes naît du mariage de Victor-Jean Daynes (1854-1938), peintre et lithographe natif de Colmar et habitué du Salon des Indépendants, et de Pauline Adèle Dejarny (1858-1904), dentellière native de Champs-sur-Marne. Sa grand-mère paternelle est l'artiste dramatique Brigide Daynes-Grassot (1832-1926, sa sœur aînée la peintre et illustratrice Suzanne Daynes-Grassot (1884-1976).
Edmond Daynes est l'élève de Henri Morisset. Installé en 1925 au 115, rue Bolivar dans le 19e arrondissement de Paris, il épouse le 2 septembre 1929 Blanche Leyris à Gan (Pyrénées-Atlantiques), puis en secondes noces, le 1er octobre 1949, Reine Marguerite Perdu à Saint-Jean-aux-Bois où il va résider dans un second temps.
Particulièrement attaché alors au département de l'Oise, il est membre (il en sera vice-président) de la Société pour la protection de la forêt de Compiègne. Sa peinture de paysages offre en privilégié des vues de villages de l'Oise (Saint-Jean-aux-Bois, Morienval, Croutoy, Villeneuve-sur-Verberie), mais également de Bretagne (Perros-Guirec, Guilvinec, ports du Pays Bigouden), de Normandie (Honfleur) ou des Vosges (L'église de Rainville).
Les traits d'Edmond Daynes nous sont restitués dans un portrait brossé par Madeleine Baillat que conserve le Musée Antoine Vivenel de Compiègne.
Expositions
- Salon des indépendants, Paris, ses participations commençant en 1931 pour s'étendre sur plus de cinquante ans.
- Salon des artistes français, Paris, à partir de 1935, membre du jury en 1967, membre du comité en 1968.
- Claude Robert, commissaire-priseur, vente des ateliers de Maurice Martin et Edmond Daynes, Hôtel Drouot, Paris, 27 mars 1969.
Collections publiques
- Musée Antoine Vivenel, Compiègne, seize toiles dont : Saint-Jean-aux-Bois[6], La route de Saint-Jean-aux-Bois sous la neige, L'église de Croutoy près de Cuise-la-Motte, La grande rue de Villeneuve-sur-Verberie (50x65cm), Paysage - église du Compiégnois (46x65cm), Ferme dans la campagne, Poste forestier de Sainte-Perine, Poste forestier des Fortes Haies, Le quai de Perros Guirec, Vue d'un port de mer, Portrait de femme peintre (61x50cm), Portrait de peintre (65x50cm), Portrait de femme assise un livre à la main (73x92cm), Portrait d'homme, Académie d'homme[10].
- Mairie de Saint-Jean-aux-Bois, Le boulanger Roger Levert[11] avec son cheval distribuant du pain à Malassise, huile sur toile, vers 1960[12].
- Musée du Domaine départemental de Sceaux, deux toiles : Église de Fromonville et Maison de garde à Compiègne.
Prix et distinctions
- Médaille d'or du Salon des artistes français, 1964.
- Prix Corot, 1964.
- Autres oeuvres :
Rocher à Audierne 38 x 46 cm
Le port de LECHIAGAT - Le Guilvinec 115 x 72 cm
Le port de LECHIAGAT - Le Guilvinec
Pierre Chevillard, le sculpteur des milles saints (texte original de Hervé PIEL)
Le tableau : Pointe bretonne avec calvaire. 33 x 41 cm
Sous un ciel menaçant, le goulet de Conleau apparait sous un bleu lumineux. En haut de la butte de Barrarach, près de la croix, des bretonne coiffées et un public nombreux sont venus assister à la parade des sinagots. A gauche, la pointe de Moréac; à droite l'île de Conleau.
Biographie :
Peintre, sculpteur, Pierre Chevillard était aussi un conteur inépuisable et une mémoire du Pays de Saint-Thurial et de ses habitants.
Pierre nait en 1908 à Monterfil*, son père, boucher, s’est marié avec Félicité Mehault, veuve Soufflet. Son père sera mobilisé dans un régiment d’artillerie dès 1914 et reviendra dans ses foyers après la guerre. Sa mère lui donnera un frère en 1917, Lucien (1). La famille est pointée lors du dénombrement de 1921 (2). Le commerce semble prospère et emploie un garçon boucher et accueille un enfant.
Après des études au lycée Saint-Martin de Rennes, son goût pour le dessin s'affirme et il devient graveur chez Oberthur.
Lors du recensement de 1936, la famille est pointée à Monterfil, Pierre déclare la profession de dessinateur (2).
Des soucis de santé l'amènent en convalescence en 1939 chez sa tante maternelle Méhault épouse Buhon, à Saint Thurial. Il apprécie au plus haut point la commune...et l'une de ses habitantes, Anna Valentine LECOQ, née à Saint-Gilles, qui travaille comme couturière chez une autre tante, Clémentine Méhault (2). Il se marie en 1941 et partage désormais son temps entre le commerce et la peinture.
Il expose en décembre 1943 à la Galerie Jobbé-Duval de Rennes. En mai 1944, il expose à nouveau dans cette galerie. En janvier 1948, il expose au Salon des Artistes Français à Paris et présente deux toiles, Kergroix en Saint Pierre de Quiberon et Le Printemps.
Etabli à Saint-Thurial, il est conseiller municipal en 1947 (4).
Les dimanches et les jours d'été, il embarque sa femme leurs enfants Jean-Luc (1943) et Chantal (1947) dans la petite quatre-chevaux verte, et file vers les petits coins perdus du Finistère et du Morbihan qu'il affectionne. Chapelles, pardons, intérieurs d'églises et petits ports colorés défilent sous ses pinceaux et ses couteaux, puis se vendent comme des petits pains dans les galeries de Rennes et Dinard. Il n'oublie pas de peindre les paysages et les fleurs sauvages des champs de Saint-Thurial qui s'offrent à ses yeux en permanence, ni les gens du pays avec qui il aime bavarder, comme la mère Vieuville filant la quenouille à la Ventrée, un bouc bien cornu à ses côtes.
Il côtoya des artistes comme Charles Nietzsche, Pierre Aubin et Pierre Thézé (4).
Cependant, un autre art sortait de ses mains, des centaines de statues de Vierges et de saints - bretons la plupart- sculptés dans le bois ou dans la pierre. C'était son jardin secret, qu'il ne montrait qu'aux amis, dans sa maison, et qu'il ne vendait pas. Une fois et une seule, en 1985, cédant aux sollicitations de René Barbedor et du recteur Jean Hubert, il accepta de les exposer dans l'église. Les innombrables visiteurs ont encore en tête l'émerveillement ressenti devant ces processions de saints et de vierges. Des célébrités comme sainte Anne et saint Yves, ou des inconnus comme saint Ahan, réputé guérir les rhumatismes : ses mains aimaient à faire renaître dans le bois ces "sans-grade" de l'ancestrale dévotion armoricaine. A ses yeux, ces statues n'étaient pas seulement des objets d'art. Il connaissait sur le bout des doigts la légende de chacun et, une fois lancé, il pouvait en parler des heures, comme on parle d'êtres familiers, et les rendre vivants à son auditoire captivé.
Car Pierre Chevillard était aussi une mémoire et un conteur né. Mémoire du pays, mémoire des gens simples d'ici, morts ou vivants, mais toujours présents quand il en parlait, son récit malicieux rebondissant d'anecdote en anecdote comme on toque un caillou sur le chemin. C'était sa façon à lui d'exprimer sa passion inépuisable pour le pays et pour ses habitants. En 1951, avec l'abbé Guérin, il entreprit le roman de La Poule noire sur fond d’azur pour conter l'histoire de Saint Thurial qui fut publié dans le bulletin paroissial puis réédité dans le bulletin municipal de la commune.
La voix de Pierre Chevillard s'est éteinte le 27 décembre 1991, elle manque encore à beaucoup.
Bibliographie
1-Acte d’état civil
2-Dénombrement archives départementales d’Îlle et Vilaine
3-1943/11/30 Ouest-Eclair
4-1944/05/25 Ouest-Eclair
5-Catalogue Salon des Artiste Français BnF Gallica.
6-1992 Bulletin municipal Hervé PIEL
Quelques oeuvres de Pierre Chevillard :
Course de cyclo-cross hst 50x61 cm
Marins et bateaux, hst 50x80 cm
La Chapelle de Saint-Vio, huile sur panneau isorel, 25x35 cm
Dans son livre intitulé les Cap-Horniers de Séné, L. Brulais a recensé les voyages des marins sinagots au delà du Cap Horn entre les océans Atlantique et Pacifique. Il s'est appuyé sur le site du Service Historique de la Défense SHD, Mémoires des Hommes, où les fiches des Inscrits Maritimes du Sud-Morbihan ont été numérisées et sur les travaux de l'association des Cap-Horniers. Celle-ci a recensé les marins français qui ont entrepris un long voyage depuis l'Europe jusqu'aux Amériques en passant par le célèbre Cap Horn et le Passage de Drake. Cette route maritime périlleuse a vu un grand nombre de navires en difficulté et de nombreux marins périr lors d'un naufrage ou d'une mauvaise mer. Avec l'inauguration du Canal de Panama en 1914, le traffic des cap-horniers sera consédérablement réduit.
Il saluer ce travail collaboratif qui pu ainsi mettre à jour le destin dramatique du marin sinagot Emmanuel MORIO.
Emmanuel MORIO nait au village de Montsarrac le 14/5/1874 au sein d'une famille de marins, comme ce village sinagot en compte beaucoup. Son père Vincent Marie {1840-1900] est marin et sa mère, Marie Anne LOISEAU [1840-1929] est ménagère puis pêcheuse après le décès de son mari..Son oncle Sylvestre MORIO était également marin. Il fit d'un voyage vers Tahiti en 1870 d'où il ne revient pas.
On retrouve la famille pointée lors du dénombrement de 1886. Son frère aîné, François [1868-1937], âgé de 20 ans, accomplit sa doute son service national et ne réside pas au foyer. Le petit fils de François, Alphonse Le Derf sera maire de Séné. La famille a été endeuillée par le décès en bas âge de 4 enfants : Jean Marie [1870-1882], François [1871-1882], Jean Louis [1872] et Vincent [1879-1881]. La famille de marins compte donc 5 enfants, François, Emmanuel, Louis [1876-1941], Joseph [1881-1956] et Marie Vincente [1884-1960]
Au dénombrement de 1901, Mme Morio a perdu son mari. François et Louis ont quitté le foyer familial.
Emmanuel MORIO embrasse le métier de marin comme mousse à l'âge de 11 ans le 19 février 1885. Il navigue sur des canots inscrits dans les quartiers de Vannes et Lorient. Il est novice à l'âge de 14 ans , le 14 octobre 1888 et continue à naviguer pour des patrons inscrits en Morbihan. Il devient matelot le 21 août 1892, il est âgé de 16 ans. Il navigue alors pour des navires rattachés aux ports de La Rochelle et Bordeaux.
Le matelot MORIO navigue pour des patrons de Bordeaux, Cancale, Dunkerque, Fécamp. Il rejoint le dépôt de Lorient pour son service militaire et il est rapidement affecté à Toulon. Il sera en mission à bord du Cécile, du Bien Hoa, du Duguay-Trouin du Bouvet et de l'Alcyon où semble-t-il, il tombe malade. Il est "congédié" en juillet 1899.
De retour en Bretagne, il sert sur des navires armées à Nantes, Bordeaux, La Ciotat.
Le 29 août 1901, il embarque à la Rochelle sur le quatre-mâts le Pacifique III. Il se rend en Angleterre charger du charbon pour l'amener au port de Pisagua au Chili, port actif dans l'exportation de salpêtre.
Pacifique III, est un quatre-mâts barque en acier de 3450 tpl construit en 1883 au chantier Thomson de Glasgow sous le nom de KNIGHT OF SAINT-MICHAEL. Il est racheté en 1897 par la maison Bordes et rebaptisé PACIFIQUE.
Premiers voyages sur l’Inde (Calcutta); puis des voyages de nitrate-charbon sur le Chili et de blé sur la Californie. A noter une traversée Chili – La Pallice effectuée en 76 jours. En 1902, allant de Newcastle/Tyne à Valparaiso, il essuie un terrible ouragan au cap Horn et doit entrer en relâche à Montevideo avec le pont rasé, les embarcations broyées et de graves avaries de mâture.
Son capitaine, le CLC Charles Leyat, né le 08/07/1867 à Fellinger (Haute Savoie) inscrit au Havre, a été enlevé avec 6 hommes par une lame qui a balayé le pont, défoncé la dunette et tout emporté sur son passage.
Pendant la Grande Guerre, PACIFIQUE 3 ne fut pas armé. En 1916, il fut vendu à l’armement Gaillard, de Bayonne.
Il disparut corps et biens au cours d’une traversée Penarth – Port Arthur. Il avait été rencontré pour la dernière fois le 21 Octobre 1916. Sources :
"Mémoire de Marins de l'Armement Bordes" de Brigitte et Yvonnick Le Coat
" Les derniers Cap-Horniers français" de Louis Lacroix
"Hommes et navires au Cap Horn" de Jean Randier
Le dernier voyage de Morio : La Rochelle -- North-Shields -- Newcastle puis vers Pisagua via le Cap Horn.
Emmanuel MORIO à 27 ans losqu'il rejoint, le 31 août 1901 la Pacifique III qui appareille pour North-Shields en Angleterre avec 35 hommes d'équipage. Il fait escale à Newcastle du 13 septembre au 9 octobre où la commandant Charles LEYAT monte à bord. Le commandant en second Edouard GASCON quant à lui est débarqué de gré à gré le 7 octobre. Le Pacifique quitte alors Newcastle et prend la direction de l'Atlantique Sud.
Début décembre 1901, c'est l'été dans l'hémisphère sud, le Pacifique contourne les Islas del Estado et le cap San Juan avant d'emprunter le Passage Drake pour franchir le Cap Horn.
Ce rare article de presse en France rapporte les circonstance du drame: "Le quatre-mâts dunkerqouis "Pacifique" a été assailli par une violente tempête au large du Cap Horn. Le capitaine, le lieutenant, quatre matelots et un mousse ont été enlevés par un coup de mer. Le navire a perdu ses embarcations, ses haubans, ses pavois et a de plus des avaries dans sa mature. Il a pu cependant faire relâche à Montevideo." Nous sommes le 10 janvier 1902.
La fiche d'inscrit maritime mentionne la disparition du marin sinagot le 17 décembre 1901, entériné par un jugement du du tribunal de La Rochelle.
A Montevideo, la presse locale s'empare de la nouvelle. Le périodique La Alborada mandate un journaliste pour recueillir des témoignages. (voir en pièce jointe l'article complet en espagnol).L'article est publié le 19 janvier 1902.
Une tempête au Cap Horn - La frégate Pacifique
La presse quotidienne a déjà donné la nouvelle de l'arrivée à notre port de la frégate française Pacifique, qui durant sa traversée entre l'Angleterre et le Chili a subi une des plus furieuses tempêtes au passage du terrible Cap Horn.
La Pacifique naviguait sans nouvelle depuis son départ de Tyne jusqu'à arriver au lieu où s'est déroulé le terrible drame que nos lecteurs connaissent déjà. Les vagues énormes et accablantes balayèrent le pont de la frégate, lui causant des dommages dans la coque. Au plus fort de la tempête, quand l'équipage se trouvait exténué de fatigue luttant contre la bravoure de la mer, une vague passa sur le pont et emporta pour toujours son capitaine, Charles LEYAT, né à Fillinges (74) [8/7/1874-17/12/1901] et six de ses subordonnées. Le 1er commandant, M. Gascon, [erreur de personne, il s'agit de François ROPERS] dont le portrait (*) avec sa famille accompagne ses notes graphiques, accomplissait à ce moment-là son devoir de chef directeur des manœuvres.
Les noms de ses compagnons malheureux sont : Ropers (officier, pour lequel nous publions aussi une photographie au milieu de ses camarades) Lenclos, Grégoire, Morio, Senize et Béré.
Identité des marins disparus :
ROPERS François, 2e lieutenant, [6/8/1880 Cavan 22 - 17/12/1901], 21 ans
MORIO Emmanuel, Matelot, [14/5/1874 Séné - 17/12/1901], 27 ans
LENCLOS Antoine, Matelot [15/7/1850 St-Pierre lès Calais - 17/12/1901], 51 ans
SENÈZE Albert, Matelot léger, [12/7/1885 Meschars 17 - 17/12/1901], 16 ans
GRÉGOIRE Joseph, Matelot léger, [21/8/1883 Bordeaux - 17/12/1901], 18 ans
BRÉ Toussaint, Mousse, [26/4/1886, Ploubazlanec - 17/12/1901], 15 ans.
Le commandant en second (François LE GOFF), après avoir demandé conseils auprès des autres officiers, décida de poursuivre vers Montevideo, où il arriva avec la frégate samedi dernier. Depuis lors, la frégate subit les réparations nécessaires.
Notre directeur, qui a interviewé les survivants de l'horrible catastrophe, pu recueillir de leurs lèvres que ce n'est que grâce aux conditions excellentes du navire qu'ils ont pu être sauvés du naufrage. La Pacifique, qui était une splendide frégate, comme on pourra voir sur la photographie (*) pris pour l'occasion par La Alborada, est un sister-ship du voilier France qui disparut dans l'océan il n'y a pas très longtemps.
La Pacifique demeurera dans la rade extérieure de notre port jusqu'à qu'elle recoive des ordres de son armateur et des consignataires. Une photographie (*) illuste également cette breve information, prise au Havre, dans laquelle figure l'actuel commandant de la Pacifique, monsieur Leyat,avec un goupe d'amis. Le sieur Leyat es celui qui se trouve à gauche appyé sur une canne.
*photographies sans doute retrouvés dans les effets personnels des marins disparus
Mais c'est bel et bien le premier article paru le 14 janvier dans le quotidien Le Siglo, qui donne le récit le plus poignant de la tempête qu'à subie le Pacifique entre les caps de San Juan et Horn.
Le journal El Siglo, se rend également sur place et interviewe le capitaine en second, Mathurin. Il y a bien un marin, Mathurin BELLOEI, mais il n'est que matelot. Le capitaine en second est François LE GOFF.
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A bord du Pacifique
Afin de développer au mieux les brèves informations données à nos lecteurs concernant l'arrivée de la frégate française Pacifique dans nos eaux, nous avons interviewé M. Mathurin, le second capitaine qui a piloté le navire à son arrivée, qui nous a livré le récit suivant :
Nous avons quitté l'Angleterre le 10 novembre, à destination du Chili, avec une cargaison de charbon à transporter jusqu'à Pisagua. Pisagua a cet époque est une ville portuaire qui vit dse l'extraction du salpêtre.
Jusqu'à l'entrée dans le Rio de la Plata, rien de notable ; mais à ce moment-là, nous avons rencontré du mauvais temps, qui, heureusement, n'a causé aucun dommage. Nous avons dépassé et aperçu le cap San Juan, que nous avons franchi avec succès, ainsi que le cap Horn, avec des vents favorables et une vitesse horaire de 10 nœuds.
À partir de ce moment, le mauvais temps est devenu presque la norme. Nous avons subi de fortes tempêtes et le navire était constamment recouvert par les vagues, rendant impossible toute manœuvre sur les ponts, ce que nous avons finalement réussi à faire grâce aux petits ponts dont disposent tous les grands navires.
Le 17 décembre, au soir, en vue du cap Horn, nous naviguions sans autre voile que les perroquets et les grands-voiles bordés, un vent frais et favorable. À 18 heures, il pleuvait brièvement. Le baromètre baissa et le capitaine donna l'ordre de charger presque toutes les voiles, ce qui fut fait immédiatement. Très vite, la tâche fut achevée, à l'exception des trois huniers inférieurs et de l'artimon.
Puis, en un instant, une formidable rafale de vent s'abattit sur nous. La mer, jusque-là calme, devint par moments furieuse, et, à perte de vue, on ne distinguait que l'écume des éléments agités. Les voiles, malgré leur charge, commencèrent à se déchirer et nous les perdîmes presque toutes.
Nous avions auparavant placé quatre hommes à la barre, et les officiers étaient tous à leurs postes de manœuvre. Il fallut s'abriter près des mâts pour éviter les vagues qui déferlaient sur le navire et balayaient le pont. Ce fut une lutte acharnée et terriblement sombre, car le moindre évanouissement signifiait la mort de tous.
Le vent forcit, nous emportant vers l'arrière, et ainsi, poussés rapidement, nous fendîmes la brume jusqu'à 22 heures.
Une vague arracha alors les rayons de la roue, et avec ses fragments, deux hommes disparurent dans l'insondable ressac. Un troisième tomba mortellement blessé au pied du grand mât, où il mourut, et un quatrième, enfin, resta coincé entre les quelques rayons restants du gouvernail, qui lui transpercèrent la poitrine.
Le gouvernail fut abandonné et le navire vira face au vent. Le commandant et le sous-lieutenant se précipitèrent alors vers lui. Une vague rapide, saisissant le navire par l'avant, emporta le capitaine [Charles LEYAT] et projeta le sous-lieutenant [François ROPERS] sur l'épave, où il put se mettre à l'abri avec beaucoup de difficulté.
La tragédie n'était pas encore terminée. Une troisième vague, saisissant la frégate le long du côté, emporta avec une force irrésistible tout sur son passage : hommes, bateaux, etc.
Le navire disparut dans la mer tumultueuse et déchaînée, comme si les vagues allaient l'engloutir à jamais. Heureusement, cela ne dura que quelques secondes.
L'une des embarcations, libérée de ses amarres, s'éleva de trois mètres au-dessus du pont et emporta avec elle dans sa chute un homme abrité à l'intérieur. Toute manœuvre devint impossible, et pourtant, dans ces instants d'angoisse, chacun redoubla d'efforts, car l'espoir infini ne nous abandonnait pas. Les officiers à l'arrière attendaient que la fureur des vagues s'apaise, le gouvernail solidement fixé pour ne pas être emporté par la mer. Ainsi se passa la nuit.
De temps à autre, un officier montait sur le pont, emporté par les vagues. La chambre remplie d'eau fut vidée par les officiers et les marins restés à bord, mais ce travail s'avéra inutile, car elle se remplit rapidement. Un marin, abrité dans le nid-de-pie, ne pouvait communiquer avec le pont, ayant miraculeusement échappé à la mort. Il se trouvait sur la passerelle de manœuvre lorsque la deuxième vague le fracassa, tombant sur le pont avec un poids de 200 kilos sur lui. Il roula là pendant un certain temps. Lorsqu'il put se libérer, il grimpa sur un mât et, de là, au nid-de-pie, où il resta jusqu'à la fin.
Un autre jeune marin fut emporté par la deuxième vague par-dessus le mât d'artimon, à quatre mètres au-dessus du pont. Il quitta le mât d'artimon, mais la mer le ramena à bord. Le temps se calma bientôt et, dès que possible, la barre fut remplacée et le navire mis au repos.
Le 18 à 4 heures du matin, nous pûmes communiquer avec les différentes parties du navire, et c'est alors que nous réalisâmes les terribles pertes que nous avions subies.
Le capitaine et six hommes manquaient à l'appel ; mais le désastre ne s'arrêta pas là : nous avions également une dizaine de blessés, incapables de fournir le moindre service.
Puis, avec le reste de l'équipage, nous avons déployé autant de voiles que possible et, à 11 heures, après avoir rassemblé les bagages, je décidai de faire route vers Montevideo, où j'arrivai par mauvais temps, mais sans inconvénient majeur (le 10 janvier 1902).