La croix de la Brassée ou croix de Jean II (XIXème siècle). Il s'agit de la plus haute croix monolithe du Morbihan.
La tradition la faisait enlacer de leurs bras par les jeunes filles qui désiraient se marier dans l'année. On raconte qu'elle aurait été élevée en ex-voto par un sabotier qui aurait tué un loup sur le lieu en 1823 .
Croix de la Brassée ou Croix de Jean II
Ce qu'en disait le bulletin municipal de Séné :
En bordure de la route de nantes, se dresse la plus haute croix monolithique du Diocèse. En forme de croix latine, elle mesure 4,2 m de haut et sa traverse fait 1,2 m de long. On a prétendu qu'elle avait été érigée pour commémorer l'arrivée à Vannes de Saint Vincent Ferrir en 1418. En réalité, elle serait beaucoup plus récente et semble être une copie de la très ancienne croix de Theix dite "Stangoh-stang". Une autre légende raconte qu'lle aurait été élevée pour commémorer la mort d'un sabotier, victime d'une louve. Ainsi l'appelait-on au XIX°siècle"Kroez et bleî" : la croix du loup.
La croix figure bien au cadastre de 1844 sous le nom de "Grande croix" et elle est répertoriée à la DRAC réf IA00144365.
Dans son livre "LE PAYS DE SENE", 'Emile MORIN nous relate la légende de la croix Brassée, en s'appyant sur la travail de l'abbé LE ROCH (lire plus bas)
En bordure de la route de Nantes, sur le territoire de Séné, peu avant la chapelle de Saint-Léonard, se dresse une grande croix, magnifique bloc de granit d'un seul tentant.
Tous l'ont vu, mais peu connaissent son histoire. En tant qu'enfant, le seul souvenir que j'ai gardé de cette croix était qu'il fallait l'entourer de ses bras avant de contracter mariage. Avec une circonférence de 1,40 mètres cela donnait une épouse d'une certaine corpulence ! Appelée croixde la Brassée, on lui donne également le non de Croix de Jean II (Duc de Bretagne), de par son emplacement située près de la grotte du même nom. Haute de 4,20 mètres et ayant une traverse de 1,20 mètre, les fermiers du coin lui donnent aussi le nom de croix du loup (Kroez er Bleiz).
La légende de la croix de la Brassée
En 1823, dans les champs et les bois qui environnaient Saint-Laurent, en Séné, ainsi que Saint-Léonard en Theix, vivait une louve qui dévastait le pays et faisait bien du tort aux fermiers du Prat et autres villages voisins. Or un jour d'hiver, un sabotir, engagé dans le chemin boisé qui longe le ruisseau et passe devant la grotte de Jean II, la rencontra près de la grotte. La bête affamée, sans doute, se mit à le poursuivre. Tout d'abord effrayé, il pensa marcher plus vite, mais l'animal désireux d'une proie le suivait de plus en plus près. Voyant le danger qu'il courait, le sabotier compris qu'il ne pourrait éviter la lutte; ôtant alors ses deux sabots et en armant chaucne de ses mains, il engagea le combat avec le féroce animal. Tandis que la louve s'élançait sur lui, il la frappait du bout de ses sabots et la blessait du meixu qu'il pouvait. Rendue furieuse, elle s'élançait de nouveau, de ses dents acérées lui déchiraient les bras et de ses pattes lui labouraient le visage. Notre brave sabotier avançait dependant vers la grnde route par le petit chemin qui traversait le bois, espérant y trouver du secours et que sa terrible ennemie craindrait de s'y aventurer. Il lutta ainsi avec la louve jusqu'à l'endroit où se trouve actuellement la croix. Là, dans un dernier sursaut, il lui asséna un coup sur la tête qui la terrassa et elle tomba inanimée. Malheureuseement, elle ne tomba pas seule. Le pauvre sabotier lui aussi n'en pouvait plus; blessé en plusieurs endroits, perdant son sang, il s'évanouit eet des passants le trouvèrent, râlant près de la louve qu'il avait vaincue. Ils l'emmenèrent à Vannes et ils conduisirent à l'hôpital où malgré les soins empressés, il ne tarda pas à succomber à ses blessures. Le conseil municipal de Vannes ou de Séné ?, mis au courant de ce qui était arrivé, lui fit des funérailles splendides et décida qu'un monument serait élevé à l'endroit ou le combat s'était terminé. Passants, ne manquez pas de saluer cet héroïque Sinagot qui débarras les environs d'un véritable fléau intrecommunal !
Sept ans auparavant, le 13 février 1816, le Préfet du Morbihan précisait le montant des primes attribuées pour la destruction des loups "18 franc poir la destruction d'une louve pleine, 15 francs pour celle d'une louve non pleine, 12 francs pour celle d'un lup et 3 franc pour un louveteau". Celui qui y aura droit sera tenu de se présenter chez le maire de sa commune et d'y faire constater la mort de l'animal, son âge, son sexe et pour une louvesi elle est plaine ou non pleine. cette première formalité remplie, la tête de l'animal sea envoyée, ainsi que le procès verbal dressé par lemaire, ou sous-préfet qui délivrerra un mandat du montant de la prime sur le payeur du départment dès qu'il existera pour les dépenses variables des fonds destinées à cette nature d'encouragement".
Et si le sabotier avait vraiment existé ?
En consultant les registres de décès de la ville de Vannes pour l'année 1823, on ne trouve pas de sabotier mais bel et bien un cordonnier de Sarzeau, Jean René DORIDOR, né le 1er Messidor An XIII (20 juin 1805) qui est décédé à l'Hôspice Civil et Militaire de Vannes à l'âge d e18 ans.
Extrait du bulletin paroissial :