La ferme de Keravelo se situe à mi-chemin entre Vannes et Séné, sur l'ancien chemin dit de Vannes à Saint-Armel qui évitait le bourg, passait par Kergrippe vant de filer vers la bac du Passage à Montsarrac. Sur son parcours, il existait deux croix. La croix de Kernipitur a été déplacée. Elle est visible en face l'Université près de l'arrêt de bus. La croix de Keravelo est nichée sur un murêt non loin de la ferme éponyme. Lire page sur les croix et calvaires à Séné.
Dès le relevé cartographique de Cassini, la ferme de Keravelo est figurée.
Sur cet extrait de carte de 1771-1785, la ferme figure entre le Moulin de Cantisac au sud et les fermes de Quenpeteu (Kernipitur) au nord.
Le ferme est mieux figurée dans les cadastres de 1810. On distingue plusieurs bâtiments et les champs en contre-bas sont délimités par quelques parcelles.
Le relevé du cadastre de1845, indique bien la disposition du bâtis le long de la route qui relie Séné à Vannes à son croisement vers celui qui file au nord-ouest vers Cano. Aujourd'hui ce chemin existe encore mais son tracé ce perd dans la végétation avan d'arriver au champ de course de Cano.
NB : Il existe aujourd'hui une rue de Keravelo à Vannes qui nous rappelle l'existence d'une demeure dite de Keravelo en ce lieu au XIX°siècle. Il faudra vérifier si il n'y a pas un rapport entre les deux lieux-dits.
Le plus interssant à observer sur le cadastre de 1845, ce sont les alentours de la ferme. On note un gros travail d'assainissement des mouillères (zones humides et marécageuses). Un réseau de canaux a été creusé pour drainer les eaux des ruisseaux de Bezidel et de Cantizac. Ces terres "nouvellement conquises" sont nommées sur la carte "Parc de Keravelo". En drainant ces parcelles, on en faisait des prairies et des champs aptes à la culture et on amenait l'eau des ruisseaux vers l'étang de Cantizac. Alimenté par suffisamment d'eau, c'était un étang poissonneux. Avec le temps, les canaux se sont bouchés, l'étang s'est envasé. (Lire les articles sur la manoir de Cantizac et le Moulin de Cantizac). Le drainage de ces terres aurait été entrepris entre 1810 et 1840.
De l'autre côté du "Parc de Keravelo", une ferme au nom original. La Ferme du Loup, toujours visible près de l'hippodrome. Est-ce le loup qui tua le cordonnier en 1823 et pour lequel on érigea la Croix de la Brassée?
Camille ROLLANDO, dans son livre intitulé "Séné d'Hier et d'Aujourd'hui", nous liste la noblesse qui était propriétaire des terres de Kéravelo.
On peut compléter ces recherches avec les données fournies par les sites de généalogie pour établir la lignée des propriétaires de la ferme de Keravelo. Il s'agirait d'une branche cadette de la famille de Keraudren originaire de Grand-Champ.
On peut penser qu'à la Révolution le bien a été exproprié puis vendu. Les dénombrements successifs indiquent les noms des laboureurs qui occupaient les lieux depuis 1841.
Au dénombrement de 1841, Louis Auguste BOUVENOT x Adèle DEMMAT sont logés à la ferme de Keravelo. Les cultivateurs emploient domestiques, berger, garçon de ferme et journaliers.
Cette annonce notariale pour la vente aux enchères des biens du banquiers Charles Gratien AVROUIN FOULON, de 1859 décrit l'ensemble des biens de la ferme de Kéravelo.
La presse d'époque renseigne également sur l'actualité d'un lieu. Ainsi cet article daté de 1881, extrait d'une annonce notariale, nous indique qu'il existait une briquetterie rue de Séné en Vannes (actuelle rue de Monseigneur Tréhou), qui s'approvionnait en terre argileuse, "terre à briques" dans un champs à Keravelo en Séné.
Au dénombrement de 1886, la famille de François BOCHE x LE GAL Marguerite, originaire de Bézidel, leurs cinq enfants et leurs cinq domestiques vivent à Keravelo.
En 1891, Mme veuve BOCHE vit sur Keravelo avec ses 4 enfants et 4 domestiques. Sur la ferme, Mme veuve RAUD, sa fille et quatre domestiques logent à Keravelo.
En 1898, Jean-Marie LE REBOURS, cultivateur à Cariel, épouse Mlle Philomène BAUCHE. Une noce mémérable à lieu à Keravelo qui réunit plus de 500 convives comme nous le relate cet article d'époque. Les jeunes mariés BOCHE x LE REBOURS reprennent la ferme à Cariel.
Le dénombrement de 1901, nous apprend que le fils BOCHE Patern a repris une partie des terres et vit à Keravelo. Il a épousé une fille des DANO, cultivateurs à Cantizac. Au sein de l'autre famille de cultivateurs fermiers de Keravélo, la jeune Marie Joséphine RAUD s'est marié à Joseph LE REBOURS et exploitent des terres comme cultivateurs à Keravelo. Ce "Joseph" n'est autre que le frère de Jean Marie LE REBOURS, tous deux fils de l'ancien maire Jean Marie LE REBOURS;
En 1906, la famille ALLANIC Joachim X Le Sergent apparait au dénombrement. Les BOCHE comptent 2 enfants, 2 domestiques et un berger; Les LE REBOURS comptent 4 enfants et 1 domestique de ferme.
Avant la 1ère Guerre Mondiale, les LE REBOURS sont toujours présents à Keravelo avec la famille LE BOHIC X Brequéno qui déclarent l'activité de cultivateurs fermiers. Avec des communes de naissances différentes pour leurs enfants, on pressent que ces fermiers changent de propriétaires au gré des contrats de fermage. En 1912, la ferme de Kéravelo cherche un fermier.
Au dénombrement qui suit l'Armistice en 1921, les LE REBOURS partagent les murs de Keravelo avec la famille LE BRUN X Guillerme. En 1926, les LE FALHER remplacent les LE REBOURS. Au dénombrement de 1931. Julienne LE BRUN a épousé Jean Marie EVENO. Leur famille est recensée à Kéravélo.
De tout temps, l'agriculture a fait l'objet de mesures d'encouragement à la diffusion de techniques agronomiques. Cet article de 1932, indique que les agriculteurs LE FALHER de Kéravélo se prêtent à une démostrations des traitement d'hiver des arbres fruitiers, révelant leur culture à Séné dans l'entre deux guerres.
Cet autre article daté de 1933 nous indique le dynamisme des familles LE FALHER et EVENO. installées à Kéravelo. Jean Marie EVENO, décèdera d'un accident de charette comme le relate cet article de 1934.
Différentes vue de Kéravelo : en 1965 et actuellement
Courant 2023, des gites ont été aménagés dans l'aile ouest de la ferme de Keravelo.