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samedi, 13 novembre 2021 10:15

Le cas Alfred WINDRESTEIN, par Yannick ROME

Texte de Yannick ROME, complété et illustré.

Alfred Windrestein est né au Poulfanc, à Séné, le 18 juin 1892. Son père, François, est marchand ambulant. Sa mère Julie WESS , est marchande ambulante. Ils sont sans domicile fixe et de passage en la commune de Séné où ils sont logés selon l'acte de naissance chez le débitant Tatard au Poulfanc. Il nait donc dans l'actuel bar Le Suroit.

1892 Windrestein NAIT

Selon sa fiche de matricule, établie pour ses 20 ans, peu avant la guerre, Alfred a les yeux noirs, les cheveux noirs, un front moyen, un nez moyen et un visage ovale. Il a deux grains de beauté sur la joue droite et mesure 1,60 m. Il est alors déclaré « opérateur cinéma » résidant à Dijon.

Il doit être incorporé, à partir du 1er octobre 1913 au 62e Régiment d’Infanterie basé à Lorient. Il ne rejoint pas son corps et est déclaré insoumis le 4 décembre 1913. Il est arrêté par la gendarmerie de Dijon le 11 mai 1915 et incarcéré à la prison militaire de Bourges.

Il a été l’objet d’une ordonnance de non-lieu rendue par le général commandant la 8e région en date du 9 juillet 1915 et ainsi conçue : « Attendu que Windrestein, né en France d’un père belge et d’une mère française (??) avait, aux termes de la loi du 22 juillet 1893, jusqu’à la fin de l’année suivant sa majorité pour opter et décliner la qualité de Français, s’il entendait rester Belge, né le 19 juin 1892, ce délai n’expirait donc que le 19 juin 1914. C’est donc prématurément que le recrutement de Vannes, en octobre 1913, lui a adressé des ordres d’appel qui, du reste ne l’ont pas trouvés, Windrestein, par suite de sa profession d’ambulant n’ayant jamais eu de domicile ni de résidence fixe par suite qu’il ne peut être poursuivi pour insoumission ».

Il est incorporé au 116e Régiment d’Infanterie basé à Vannes le 1er septembre 1915. Il est arrivé au corps et déclaré soldat de 2e classe ledit jour. Il entre à l’hôpital 60-62 de La Bourboule (crise épileptiforme) et est évacué sur l’hôpital dépôt n° 11 à Clermont-Ferrand le 15 novembre 1915. Il est proposé pour la réforme n° 2 le 27 décembre 1915 par décision de la commission de réforme de Vichy du 20 décembre 1915. Il est dirigé sur le centre neuropathologique de Vichy le 1er janvier 1916. Il en sort le 15 février 1916, entre à l’hôpital mixte de Dijon le 23 février 1916 et en sort le même jour.

Il est déclaré déserteur le 28 février 1916. Ce n’est que le 22 décembre 1921 qu’il est arrêté, à Saint-Nazaire. Il rentre au dépôt du 62e R.I. le 22 décembre 1921 et est dirigé vers la prison militaire de Nantes le 13 janvier 1922. Il est condamné à 1 an de prison par le conseil de guerre de la XIe région du 3 février 1922. Il est affecté au 4e bataillon d’Afrique le 12 décembre 1922. Il est nommé fanfariste au bataillon n° 248 le 1er août 1923.

Il se marie le 23 septembre 1923 avec la française Louise Winterstern 

Le 23 février 1924, il passe dans la première réserve et se retire à Lyon, au n° 108 de l’avenue Berthelot.

Il est libéré définitivement, par anticipation, le 1er mai 1934 comme père de 7 enfants.

Il décède à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) le 14 janvier 1979.